Dispenser une formation certifiante représente un levier stratégique incontournable pour accéder aux financements du Compte Personnel de Formation (CPF). Une certification enregistrée au Répertoire Spécifique (RS) ou au Répertoire National des Certifications Professionnelles (RNCP) permet d’attirer un plus grand nombre d’apprenants en leur offrant la possibilité de mobiliser leur budget formation. Deux solutions s’offrent à vous : devenir partenaire d’un certificateur existant ou déposer votre propre certification auprès de France Compétences. Chacune de ces options présente des avantages et nécessite une réflexion approfondie pour aligner votre stratégie de développement.
Devenir partenaire d’un certificateur existant
Devenir partenaire d’un certificateur déjà en place vous permet d’exploiter immédiatement une certification éligible au CPF, déjà enregistrée au RS ou au RNCP, et donc d’accéder rapidement au marché sans passer par la lourdeur d’un dépôt.
Ce modèle séduit par sa rapidité de mise en œuvre : pas de dossier à constituer, pas d’attente de décision de France Compétences, et un accès à un référentiel opérationnel dès la signature de la convention.
Mais cette solution n’est ni gratuite ni sans contraintes. Elle repose sur un modèle économique bien encadré par le certificateur, qui peut inclure :
Un droit d’entrée fixe (ponctuel ou annuel),
Une redevance par stagiaire inscrit à la formation,
Une redevance par passage d’examen, notamment si les évaluations sont organisées par le certificateur lui-même.
Ces frais, cumulés sur la durée, peuvent sérieusement réduire vos marges, surtout si vos volumes sont faibles ou irréguliers. Il est donc essentiel d’anticiper votre modèle économique et de calculer précisément votre rentabilité.
Par ailleurs, en tant que partenaire, votre marge de manœuvre est réduite. Vous devez vous conformer :
Aux modalités pédagogiques définies dans le référentiel (durée, modalités d’accompagnement, outils utilisés),
Aux conditions strictes d’examen (types d’épreuves, constitution du jury, lieux de passage…),
Aux tarifs éventuellement encadrés,
Et à des procédures internes précises pour la remontée des résultats, la traçabilité, la gestion documentaire…
Le certificateur conserve la responsabilité juridique de la certification : il est donc en droit de procéder à des contrôles réguliers de votre activité (audit documentaire, vérification de vos modalités pédagogiques, conformité des jurys…).
Pièges à éviter quand vous devenez partenaire
Ce modèle peut être pertinent, à condition d’en maîtriser les risques :
Ne signez jamais sans avoir lu le règlement de certification : il définit vos obligations, les limites de votre autonomie et les conséquences en cas de non-conformité.
Demandez un prévisionnel de redevances et simulez plusieurs scénarios (avec/sans subrogation, taux de réussite, nombre de sessions/candidats).
Vérifiez la qualité de la relation avec le certificateur : certains sont réactifs, d’autres totalement absents après la signature.
Assurez-vous que la certification est bien active dans le répertoire et vérifiez sa date d’échéance.
👉 La liste des certifications valides est disponible sur le site de France Compétences : https://www.francecompetences.fr/
Enfin, gardez à l’esprit qu’en tant que partenaire, vous ne disposez d’aucune visibilité à long terme : le certificateur peut modifier ses conditions, retirer sa certification, ou refuser de renouveler votre convention sans justification. Ce niveau de dépendance doit être intégré à votre stratégie.
Déposer sa propre certification au RS ou au RNCP: une rentabilité accrue
Contrairement au partenariat avec un certificateur déjà en place, déposer sa propre certification permet de bénéficier d’une autonomie totale et de construire un modèle économique plus rentable sur le long terme. En devenant vous-même certificateur, vous n’êtes plus soumis aux droits d’entrée, redevances par stagiaire ou frais liés aux examens imposés par un tiers : les revenus générés par vos sessions de formation et de certification vous reviennent directement.
Cette autonomie vous donne également la possibilité de :
Adapter vos contenus pédagogiques : vous définissez librement les méthodes, formats et modalités pédagogiques les plus adaptés à vos publics cibles.
Maîtriser l’organisation des épreuves : vous fixez vous-même les conditions d’évaluation, le calendrier des sessions et la composition des jurys, tout en respectant les exigences réglementaires.
Définir votre politique tarifaire : vous fixez vos tarifs de formation et de certification sans contrainte extérieure, ce qui vous permet d’optimiser vos marges.
Valoriser votre expertise : une certification enregistrée en votre nom devient un véritable actif stratégique, qui renforce votre crédibilité et votre positionnement sur votre marché.
- Constituer votre propre réseau de partenaires : vous avez la possibilité de développer des accords avec des organismes de formation afin de diffuser votre certification et d’élargir votre influence sur votre secteur.
En revanche, ce choix suppose un investissement initial plus important, tant en temps qu’en ressources, pour élaborer un dossier solide et démontrer la pertinence de votre projet auprès de France Compétences. Il faut notamment produire un référentiel de compétences et d’évaluation structuré, prouver la valeur d’usage (RS) ou l’insertion professionnelle (RNCP), et constituer un ensemble de documents justificatifs pour appuyer votre demande.
Partenaire ou certificateur : quelle option choisir ?
Le choix entre devenir partenaire d’un certificateur existant ou déposer votre propre certification dépend directement de votre stratégie, de vos moyens et de vos ambitions. Plusieurs scénarios peuvent se présenter :
Scénario 1 : vous souhaitez tester rapidement le marché avec des moyens limités
→ Devenir partenaire d’un certificateur est alors une solution adaptée. Vous accédez immédiatement à une certification déjà reconnue et pouvez démarrer vos formations sans délai. En contrepartie, vous devez intégrer les coûts de redevances et accepter un cadre contraint (modalités pédagogiques, tarifs encadrés, organisation des examens, contrôles).Scénario 2 : vous visez une rentabilité accrue et une autonomie totale
→ Déposer votre propre certification constitue un investissement plus conséquent au départ, mais vous permet de garder le contrôle sur vos contenus, vos tarifs, vos épreuves et de constituer votre propre réseau de partenaires. À moyen et long terme, cette option maximise vos marges et valorise votre expertise.Scénario 3 : vous envisagez une stratégie hybride
→ Vous pouvez commencer par être partenaire pour tester votre marché. Puis, une fois vos votre modèle validé, préparer le dépôt de votre propre certification afin de gagner en autonomie et en rentabilité. Attention, les promotions appartiennent au certificateur, vous ne pourrez donc pas les utiliser dans le cadre de votre propre dépôt.
En résumé, l’option la plus pertinente dépend de votre capacité d’investissement initiale, de vos objectifs de développement et du positionnement que vous souhaitez donner à votre offre de formation.
Dans tous les cas, il est fortement recommandé de réaliser une étude de faisabilité avant de vous engager. Qualiboost vous accompagne dans cette démarche pour vous aider à identifier la meilleure stratégie selon votre projet et vos capacités.
Je vous accompagne dans votre choix
Le dépôt d’une certification est une étape stratégique qui mérite d’être pensée en fonction de vos objectifs, de vos publics et des compétences que vous souhaitez valoriser.
Pour vous aider à y voir plus clair, je mets à votre disposition plusieurs ressources :
Ces articles vous permettront de mieux comprendre les enjeux et de sécuriser vos décisions.
Et si vous souhaitez un accompagnement personnalisé, je vous invite à prendre rendez-vous : nous analyserons ensemble votre projet et je vous aiderai à définir la stratégie la plus adaptée pour maximiser vos chances de réussite (premier rendez-vous offert, sans engagement).